La nuit, les trains le réveillent. Ils longent furtivement sa maison avant de s'engouffrer à tombeau ouvert dans le crépuscule. Ces serpents d'acier éteignent au passage le chant des cigales et des grenouilles surexcitées pour quelques secondes seulement, puis la vie nocturne reprend son cours.
Parfois il se rendort pour quelques heures avant que le bruit assourdissant ne le tire de sa torpeur. Parfois il se contente d'attendre l'aube les yeux scotchés au plafond, suivant les zébrures du temps. Plus les nuits passent, et plus il se dit que si un train est capable d'avaler les sons de la nuit, il pourrait surement le bouffer lui aussi, d'un coup, clac! Lui et sa foutue insomnie qui le surveille chaque soir dès que les chauves-souris envahissent le jardin.
les zébrures du temps sur le plafond... très belle image. En fait ça m'évoque ça: http://enfantissages.free.fr/index.php/2007/05/30/enfant-sous-terreur/
RépondreSupprimerMerci. Jolie photo, mais en fait je pensais plutôt à des lézardes, des craquelures. Mais on chacun a sa vision du temps qui passe
RépondreSupprimerOui, je me suis dit aussi que tu évoquais peut-être plutôt des lézardes. Mais avec cette photo en tête, c'est cela que j'ai vu.
RépondreSupprimerTu réponds plus vite que l'ombre d'un train!
Oui, parce que je suis devant mon pc.
RépondreSupprimerAmbiance bashungienne, j'aime bien.
RépondreSupprimerPeut être depuis que j'ai sauté à l'élastique dans le Vercors... :)
RépondreSupprimer"Les zébrures du temps", très beau... J'y penserai lors de ma prochaine insomnie sans train !
RépondreSupprimerInsomnie et train sont pourtant étroitement liés
RépondreSupprimer