© photo : Jean-Marie Vandeloise
Quelques semaines qu'on nage dans les jours cendrés. Dès qu'on met le nez dehors le paysage autour se colle à notre peau. Les choses viennent se coller, et la césure entre le ciel, la terre, et notre contour, devient hermétique. Quand on aperçoit un oiseau sur une branche, on dirait que tout s'est construit autour de lui. Qu'il était là et que la grisaille est sortie par tous ses pores pour l'encercler. Y a des gens qui ont peur de ces jours cendrés. De tout ce flou pas net qui gravite autour de nos corps. Ils rangent leurs sourires et baissent les yeux. Y en a d'autres qui avancent. Qui brulent le gris avec le peu de soleil qu'ils conservent au chaud à l'intérieur. Ils s'en moquent bien que le ciel ait une gueule de nuit passée à l'eau de javel et que le sol suinte des patinoires rayées. Moi aussi j'men fous pas mal de voir le ciel comme une casquette et le sol comme des grandes palmes noires. Je continue de nager en regardant droit devant. Et en évitant les déchets que les gens tristes laissent trainer dans la mer trouble des jours cendrés.
6 commentaires:
alors là, je relis !
Je t'en prie ;)
je ne dirai qu'un mot: 'tainnnnnn !!!
Pas d'vulgarité ici hein! ;)
«Quand on aperçoit un oiseau sur une branche, on dirait que tout s'est construit autour de lui.» ; j'aime bien ton texte... Ce n'est pas évident d'éviter les déchets des gens tristes, de soi ou des autres.
C'est pas évident de nager oui...
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