Tope là


Tape m'en 5
lance le chêne
épargné par
les bûcherons
au perdreau revenu
d'entre les balles

Fusées de détresse


Peut-être
dans l'espoir
d'être un jour repérés
Peut-être pour
multiplier les chances
de quitter ce trou
Qui sait
Toujours est-il que 
nos deux sourires clignotent 
aussi souvent que possible
au fond de la nuit

Il faut la laisser dire


Parfois la nuit
entame son récit
avant que le jour
n'ait eu le temps 
de dire
un seul mot

Désolé trésor


Mon Trésor public
désolé mais
je crois bien que
ma boîte aux lettres
est devenue papivore
je crois bien qu'elle n'a
rien eu d'intéressant
à se mettre sous la dent
ces derniers jours
et j'ai bien peur
qu'elle ait avalé tout cru
ton courrier

Système binaire restreint


Aujourd'hui
le temps
qu'il fait dehors
me laisse 
deux solutions
aimer ou
dormir
Et vu que tu viens
de partir au taf

Même les mouches


Elle se colle
à la vitre
puis revient
sur ton bras
Semble s'y sentir bien
hésite
piétine
finit par se lasser
Finalement t'abandonne
pour un peu
de confiture

Juste avant de sombrer


Le jour
touche à sa fin
Un peu de lumière
se laisse mourir
au fond de tes yeux
L'obscurité ressemble 
à une nouvelle promesse
Au bout
d'une longue respiration
galbée comme un soupir
tes paupières
passent un pacte
avec le silence

On frappe à sa porte


On se gratte 
la tête pour
réveiller l'idée

Publication - Récits de paysages - mai 2014 - Nuit Myrtide





Aujourd'hui sort Récits de paysages, un beau projet mené par Jérémy Liron, qui invite dans ce livre quelques auteurs à s'inspirer de ses tableaux. Cela donne un superbe livre édité par Nuit Myrtide. Très heureux de participer à cette aventure et d'être aussi bien entouré.

Au sommaire : 

François Bon, Anne Collongues, Marie Cosnay, Emmanuel Delabranche, Armand Dupuy, Arnaud Maïsetti, Eric Pessan, Béatrice Rilos, Dominique Sampiero, Joachim Séné, Guillaume Siaudeau, Fabienne Swiatly, Dimitri Vazemsky et Thomas Vinau, sur des paysages de Jérémy Liron.

Pour en savoir plus et commander le bouquin, c'est par ICI
Pour découvrir les œuvres de l'ami Jérémy, c'est par ICI

Récits de paysages
Nuit Myrtide
96 pages
20 euros

Tous pour un


Je me rappelle de
ces deux-là qui
abandonnés par
tout un tas de choses
allaient main
dans la main
dans la gueule

Course-poursuite


La vie est
une course-poursuite
Tu es à la fois
le chasseur et
 la proie
le furet et
le terrier
le cri et
le soupir
le plomb et
le sang

Quelle quantité ?


Combien faut-il
empiler de silences
avant d'obtenir
un cri ?

Vicelard mais pas trop


Il est encore
temps d'agir
Ok
c'est un cercle vicieux
mais pas encore
complètement obsédé

Je crois qu'il n'avait pas dormi depuis une ou deux nuits mais quand même


Je ne sais pas si
vous connaissez l'histoire
de ce type borgne
qui voulant faire
un clin d’œil à
une jolie fille
s'est endormi

Rien qui dépasse


La nuit sera
bientôt là
alors le ciel
sans perdre une minute
prépare sa chambre
change ses draps
fait la poussière
regarde avec une petite moue
le bouquet
un peu défraîchi
sur la commode
Remet chaque homme
à sa place
dans le vase

À propos d'encombrement


Ce n'est pas que
les larmes pèsent
beaucoup plus lourd
que les sourires
mais elles prennent
plus de place

Alors qu'une centaine d'ailes tirent sur la corde


Il fait craquer
une branche
Une nuée d'oiseaux
s'échappe du buisson
Ses yeux
les tiennent en laisse
un moment
puis les abandonnent
aux nuages

Parution - Le cafard hérétique n°1 - mai 2014


Le premier numéro de la revue Le cafard Hérétique, pilotée par Mike Kasprzak, vient de paraître. Merci à lui de m'y avoir fait une petite place.

Au sommaire :

Textes de mon frère mort, Duno, par Léonel Houssam
Poème Pourri, par Al Denton
Supermarché, par Lux Lisbon
Beiges Connection, par Nikolai Akileus
F.Y., par C. Von Corda
Journal d’un travailleur français en Bolchévie, par Comte Saltykov
Deux temps, détente, par Paul Sunderland
Oral Sale, par Yugo Drillski
Vert d’amour, par Mike Kasprzak
Un panier crabe, par Gabrielle Jarzynski
Confession d’un porteur d’assiettes,par Lillian Fornaud
La fille avec la bouche en forme de coeur,par Vincent
Aux laborieux méprisants, par Kemi Outkma
Port Tudy, par Sir Jean-Marc
Refrain persistant, par Christophe Bregaint
Sentinelle d’appartement, par Guillaume Siaudeau
Trouver en soi une tombe, par Al Denton
La nuit est un cloaque, par Eve Zybeline
Deux face d’un 45 tours, par Heptanes Fraxion
Trancher le cordon, par Christophe Bregaint


La revue coûte 3 euros + frais de port en fonction du nombre d'exemplaires achetés. Pour en savoir plus ou commander la revue en ligne, c'est par ICI !

Commencer par le commencement


Rêver d'un autre monde
où on n'aurait
pas à rêver
d'un autre monde

L'odyssée d'une goutte de bière


Tout commence
comme ça
Ils sirotent une bière
Monday Monday
passe à la radio
Il lui dit
un truc à l'oreille
Elle sourit et
une goutte de bière
qui rêvait de devenir
une flaque
entreprend la traversée
de son menton
La suite est 
sans importance

Pas une minute de repos


Au turbin
24 heures  sur 24
7 jours sur 7
assidue
employée du mois
employée d'une vie
aucun poil à signaler
dans la main
Rien à faire
même quand tu te pieutes
ton ombre
ne s'endort pas

Le sens du partage


Vent et poussière
se partagent
les rêves
qu'on ne réalise pas

Chez le marchand de poèmes


Je vais vous prendre
deux poèmes
Alors celui-ci
non juste à côté
oui voilà
Il n'est pas trop nerveux ?
D'accord parfait
un peu moins
encore un peu moins
Parfait
Et puis un bout de
celui-là
oui 
Pour 10 personnes
vous pensez
que ça ira ?
Alors mettez-en
un peu plus
Parfait
Merci beaucoup
Vous pouvez me faire
un paquet-cadeau ?
C'est pour offrir

Comme des chiens - Dissonances


Mon texte, "Comme des chiens", fraîchement paru dans le numéro 26 de Dissonances est à lire sur le site de la revue. Ça se passe ICI.

Perdre avec panache


Tomber
dans la gueule
du loup
avec la douceur
d'un sucre
sur sa langue

Chaque chose en son temps


Dans cet endroit
plein de pénombre
un brin de lumière
se la raconte
bombe le torse
passe pour un illuminé
mais s'en moque
Il en est à défier
le temps ensuite
il s'occupera
de ses cuisses

Des regards de plusieurs syllabes


Les sentiments
s'épellent avec
les yeux

Une nuit de plus à engloutir


Je n'irais pas
jusqu'à dire
que j'ai retrouvé l'appétit
mais je te l'accorde
aujourd'hui et demain
forment un beau
sandwich de nuit

Toujours là


Je laisse
tomber
elle amortit

Il fait gris


Il fait
un temps
de chien
de meute enragée
de chenil dégueulasse
un temps
de milliers de chiens
abandonnés