15 degrés


Tous sourires déployés
et gonflés d'insouciance
les voilà qui plongent
dans leurs souvenirs
finalement 
bien plus froids
que prévu

Un de plus


Ils sont déjà
tout un régiment
dans sa tête
et soudain
on frappe
à la porte

Crois-moi ne me crois pas


Il a les yeux
qui disent
Si je peux
te donner
un conseil
c'est de ne pas
écouter les miens

Véreux


L'été est un fruit
dans lequel grouillent
légions de souvenirs

Rompre le silence


6h
dans la petite rue
en bas
un ange passe
Une meute
de yorkshires
se jette dessus

L'aventurier


Plus que jamais
sur ses gardes
après avoir franchi
plusieurs torrents 
de larmes
de sourire en sourire
il se rapproche
du bonheur

Bases de l'éducation


On apprend aux chiens
à planquer leurs crocs
aux enfants
à rentrer leur langue
mais rarement
aux hommes
à fermer leur gueule

Peur de l'eau


Petit on saute
dans les flaques
plus tard on passe
entre les gouttes

Maintenir l'équilibre


Le ciel ne repose
que sur la cime 
des arbres
Pour ne pas
rompre l'équilibre
il arrive qu'un oiseau
se pose sur 
une branche
ou qu'un bûcheron
s'endorme

Dommage collatéral


L'éclat
de ton rire
dans mon rêve

La nuit s'est prise pour Pollock


La nuit s'emmêle
les pinceaux
l'aube se tâche
d'ombres et d'or

Parution - À la dérive n°6 - juillet 2015


Le sixième numéro de la revue À la dérive vient de paraître. Merci à l'ami Alain Giorgetti de m'y avoir fait une petite place. Au sommaire :

Julian Assange, Giuseppe Beccaria, W. T Beckford, Giacomo Casanova, Neal Cassady, Yves Chan You, S. T Coleridge, Dante, Gilles Deleuze, Frédéric Fiolof, Michel Foucault, Guillaume Fougerat, Antonio Gramsci, Anthony Hope, Alain Lavesne, Georges Markstein, Patrick McGoohan, Danièle Momont, Thomas More, Frédéric Muller, Abdel Wedoud Ould Cheikh, Ovide, Eric Pessan, Pascale Petit, Marcel Proust, Céline Righi, Raymond Roussel, Guillaume Siaudeau, Eric & Valérie Sourdieux, Hélène Sturm, A. de Tocqueville, Paul Verlaine, Jules Verne, Alias Villings, Voltaire...

C'est à lire ICI !

Laisser planer le doute


Militons pour que
les paroles en  l'air
deviennent 
des cerfs-volants

Une technique comme une autre

© Photo : Ramon Sopena

Je ne taille pas
mes poèmes
comme des diamants
mais plutôt
comme des bavettes

Au poil


Quand le soleil
caresse ma main
dans le sens
du poil

Retouches


Alors que les arbres
semblent trop occupés
à repeindre
l'herbe en noir
dans son coin
le monde
d'un fil d'air frais
nous raccommode
avec un lambeau
d'après-midi

Pleine saison


Toutes ces plages
allongées dans
les hommes

Impossible de l'emmener


Ici l'ennui
est si grand
qu'il ne tient pas
dans nos bagages

Parcours du combattant


Après avoir
touché le fond et
sorti la tête de l'eau
il lui restait encore
à déplacer
des montagnes

Ne pas laisser s'échapper l'espoir


On a parfois besoin
d'enfermer
un oiseau
au milieu
d'un poème

Le plus vrai des mensonges


Alors que l'homme
aura bientôt
plus de poignards
plantés dans le dos
que d'arbres dans ses forêts
ce qui se rapproche
le plus de la vérité
est un mensonge d'enfant

Au risque de dévisser


Il faut
une sacrée dose
de courage
pour se fixer
des buts
dans un avenir
friable

L'après-midi est un boulevard


Le temps s'arrête
un ange passe
une ombre manque
de l'écraser
La vie repart sur
les chapeaux de roues

Survie en milieu hostile


Nous ne sommes
pas tous faits
du même bois
Nous cherchons
à produire
le même feu