Ils vont détruire le petit sentier. Celui qui sent les chardons secs et l'eau aromatisée aux enfants. Ils vont recouvrir le frêle chemin qui serpente jusqu'au ruisseau où nous allions autrefois. On ne verra plus jamais les lièvres tirer des nuages de terre en traversant devant nous, ni l'énorme flaque sombre que la pluie sait construire aux heures orageuses d'été. Nous n'entendrons plus les herbes grillées crisser sous le poids des insectes, ni les dizaines d'enfants crier depuis les arbres troués.
Je voudrais juste qu'on y retourne ce soir, une dernière fois, longer le petit chemin jusqu'au ruisseau d'antan, pour donner aux poissons à boire un peu de larmes.
Marge est passée sur le sentier.
RépondreSupprimerIl était moins une...
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