Petites cuillères



Il s'imagine que ses yeux sont deux petites cuillères. Il balaie le paysage et avale au passage un bout de nuage, une buse farcie aux mulots des prairies, des feuilles de chêne sur lit de rosée, une vigne avoisinante dont il ne fait qu'une bouchée. Soudain il se brûle la langue en goutant au soleil, et fait de ses oreilles deux verres qui accueillent aussitôt le doux clapotis d'un ruisseau s'écoulant à quelques pas.

8 commentaires:

  1. Quelle formidable synesthésie... Un beau rêve -de goût -de tout

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  2. Une bouche en coeur.
    ArD

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  3. C'est pour cela qu'il faut mettre la main devant la bouche quand on baille :)

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  4. Ah! J'adore cette idée, cette relation gourmande au monde qui nous entoure.

    (désolée pour les fautes sur certains de mes commentaires, je ferais mieux d'aller me coucher...)

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