La ville des insectes


Je me suis posé pour lire sous le prunier. Il faisait chaud, le temps idéal pour se poser et lire sous un prunier. Très vite, j'ai eu l'impression d'avoir atterri dans la ville des insectes. Au cœur des bruits minuscules jaillissant de toutes parts. Des mouches comme des hélicoptères, le vacarme des lauriers pareil à celui d'un chantier clandestin, qui ne veut pas faire trop fort mais qui n'y parvient pas. J'ai prêté mes yeux à des fourmis montées comme des pelleteuses et à une mante religieuse qui faisait la grue entre les mauvaises herbes. J'ai savouré le capharnaüm d'une petite ville à taille d'insecte. J'ai finalement constaté qu'elle semblait beaucoup plus supportable que la mienne. Peut-être parce que dans la ville des insectes on entendait encore les plaintes inutiles du vent dans les arbres. Peut-être aussi parce qu'ici quand on se posait sous un prunier pour lire, cela devenait impossible.

2 commentaires:

  1. Une douce observation que je savoure non pas sous un prunier mais sous un mûrier ;-) Quelque soit le fruit, l'histoire se répète joyeusement...

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