Je suis à ma fenêtre depuis quelques minutes seulement lorsque dehors se glisse sous la douche. Les nuages moussent et le corps replet du paysage se brosse les flancs. J'épie ce grand animal impudique se frotter le sol à la vue du monde. La rue est une baignoire infinie et les bouches d'égout autant de siphons puissants. Nous devons être nombreux à espionner l'immensité se mettre à nue sous les gouttes chaudes. Quand la douche s'arrête enfin, me prend l'envie soudaine de lui essuyer le dos, mais je ne bronche pas. L'immensité est assez grande. Ce matin nos milliards de rêves synthétiques lui serviront de serviette.
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