Je ne vous oublie pas


Je me réveille à peine
En bas de l'immeuble
Ils s'activent à
gratter leurs pare-brise
Du plus profond
de mon plumard
j'écoute la France
qui se lève tôt
combattre le gel
et disperser quelques jurons
d'un bout à l'autre
de la rue
Je ne les renie pas
J'ai été un des leurs
et bientôt je serai de retour
tout près d'eux
avec mon propre stock
de jurons
ma part de givre
ma raclette personnelle et
mes yeux
en forme de fleurs fanées
Pour l'heure je compatis
en ne me rendormant pas
Et déjà je peux sentir
le poids de
chacun de leur juron
s'acharnant sur le givre
me rapprocher un peu plus
de leurs plaies

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