Décharge
Ce qu'il trouvait le plus difficile, c'était d'éviter les limaces collées sur le sentier. Une sorte de marelle originale qui ne lui plaisait pas vraiment. Igor lui avait pourtant assuré que ça valait le coup. Qu'il y avait un peu de marche, mais que ce qu'il avait à lui montrer en valait vraiment la peine. Parfois il plantait ses yeux à l'horizon, dans les arbres faméliques et leurs moineaux de pierre, et aussitôt sa semelle aveugle envoyait une limace aux cieux. Ils ne se disaient rien, l'un attendant de voir ce que l'autre attendait de lui montrer. Ils marchaient de plus en plus vite, comme pour aller à l'essentiel et laisser derrière eux les nombreux kilomètres dont ils venaient de s'encombrer. Ils évoluèrent ainsi deux bonnes heures, la sueur repeignant leurs fronts de gamins, et les herbes hautes marquant leurs jeunes mollets d'aventuriers. Puis, Igor se retourna et lui sourit, l'invitant alors à admirer ce qu'ils étaient venus voir. Il s'avança d'un pas sur la butte, et se laissa engloutir par la déception. Il n'y avait rien d'autre à contempler qu'une décharge à ciel ouvert tout juste bonne à exposer trois rats, une machine à laver, un chien crevé, et à peine autant de mouches que dans la cuisine de sa vieille. Armé de regret, il décida de le tuer.
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4 commentaires:
Merde dès le départ, je savais que ça terminerait mal...
Peut être le titre...
Une marelle de limaces, fallait y penser.
J'ai encore toute ma tête :)
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