Parfois ce n'est que
cette même pensée lénifiante qui
décrochant un invisible sourire
nous réveille et
nous endort
Une certitude profonde
diluée dans le néant
que tout n'est pas perdu
Parfois ce n'est que
cette même pensée lénifiante qui
décrochant un invisible sourire
nous réveille et
nous endort
Une certitude profonde
diluée dans le néant
que tout n'est pas perdu
Donne contre
bons soins
insomnies récurrentes
et nuits
fatalement écourtées avec
vue sur chaque
lever de soleil
Toute belle et
douce journée
qui se respecte laisse
tomber derrière elle
(sans s'en apercevoir)
petite pluie et feuilles mortes
éclaircies et poussière
il arrive même
plus rarement qu'une éclipse
de retrouver au bord
d'un fossé ou d'un lac
la soie rose de son aube
ou son parfum d'ennui
On entre dans
certains jours
comme on va
à la pêche
ne sachant pas sur
quoi on va tomber
Tiens
ce matin c'est
une boîte de conserve
La poussière
en suspension dans
la lumière
ne représente
pas la même menace selon
que l'on attend un
impossible miracle
ou un
prévisible désastre
On ne sait
jamais vraiment
comment ni pourquoi
tout ça
arrive ou bien
n'arrive jamais et
chaque fois au demeurant
il faut apprendre à
se parer d'une tristesse
sans nom ou
au contraire à
devenir le plus heureux
du monde
Je me sens
tellement bien
(à cet instant précis)
Le chat s'est endormi
le long du
courant d'air
reliant la fenêtre où
je me suis assis à
une porte lointaine qui
harmonieusement grince
Soudain la brume
s'est dissipée et
le soleil s'est
engouffré partout
dans chacun et dans tout
au plus intime des êtres
au plus profond des choses
Il était à deux doigts de
réchauffer un cœur
Chaque soir dans
chaque tête
une jolie tristesse et
un petit bonheur
se retrouvent pour
danser et puis
s'enlacer et
parfois pour s'aimer mais
chaque soir
il s'en trouve
toujours un pour
partir avant l'autre
Deux nuages passent
L'un d'eux s'arrête
et souffle à l'autre
Pars devant je te rejoins
j'ai un cadeau pour
les escargots et une
mauvaise nouvelle pour
les buveurs de terrasses
Ce jour
là
qui n'a pas plus
de lumière
que les autres et
pas moins de pluie dans
ses nuages
Ce jour
là
tout à fait normal
sans queue
ni tête et les cheveux
parsemés de boutons d'or
est le digne descendant de
l'union passionnée
d'un jour avec et
d'un jour sans
La nuit ouvre sa main
elle t'a
gardé longtemps
elle t'a
serré si fort
N'y pensons plus
veux-tu
il fait si beau dehors
(Tout ça est
entre parenthèses et
on y met
ce qu'on veut
Un moment irrésistiblement sucré
Un petit rêve à part
Le souvenir encore chaud
d'un visage qu'on n'a
pas vu depuis longtemps et
en dehors de
cette parenthèse
soudain plus rien
n'existe)
Et cette question
passant par là
comme un fil électrique
au milieu
du paysage
Nous reste-t-il
plus d'heures à tuer
que de jours
à vivre
Une curieuse (furieuse?)
envie ce matin
de me réfugier
dans un blanc
(Peu importe lequel)
Celui bien calme
entre deux mots
Celui bien clair
entre deux nuits
Celui bien frais
entre deux huîtres
C'est sûrement pour
cette raison qu'on ne sait pas
quelle couleur donner à
certains souvenirs
Parce qu'une saison n'en
remplace pas une autre
elle s'y glisse
Il y aurait
une sorte d'endroit
un peu comme les
objets trouvés
ou une
décharge à
ciel ouvert
et on y déposerait
toutes les idées
derrière la tête
et tous les mots
sur le bout
de la langue
Ce serait ouvert
24 heures
sur 24
7 jours
sur 7
et tout le monde
sur simple présentation d'un silence
pourrait se servir
Les secondes s'égrènent
elles dégringolent
des montres
et des pendules
si on regarde bien
elles roulent le long
des aiguilles
et puis elle tombent
flaques au soleil
ou poussières
dans le vent
Parfois
une bricole nous fait
repenser à
quelqu'un qui manque
comme ça
et puis d'un coup les oiseaux
se mettent à
chanter super faux
et puis les couleurs
du paysage deviennent
drôlement ternes
et puis
tout un tas de trucs
à la noix
et c'est comme
les maladies
on ne sait jamais trop
combien de jours
il faudra attendre
avant que ça passe