Il se lève. Ses genoux et ses poignets craquent. Ses yeux cherchent en vain un endroit où se poser deux minutes. Il s'allume une clope, se sert un verre. Ses poumons sont le dernier endroit où l'oxygène voudrait aller. Pourtant l'oxygène prend la peine de faire l'aller-retour entre l'obscurité de l'appartement et le tréfonds de sa poitrine. Là, un cœur s'acharne au milieu du cambouis. Il lui faut ramer pour essayer de maintenir la cadence. Ça fait 50 ans qu'il bosse 24 sur 24, 7 jours sur 7. Ce cœur en a sa claque. De temps en temps il fait semblant de s'arrêter. Il lâche tout et le type en haut lui crie de reprendre à ramer. Un jour le cœur en aura vraiment marre de se faire traiter comme un chien. Pour le moment, il continue de trimer sans broncher, en espérant qu'une fille ou un autre évènement viendra améliorer sa condition. Il lui laisse quelques mois pour rencontrer des yeux, un cul, une paire de nibards, ou n'importe quoi. Et si rien ne se passe, il claquera la porte et laissera l'autre prendre sa place au fond du trou.