Le temps
passe si vite
Il faut
sauter dedans
Il faut
s'y accrocher
et tenir la cadence
Il faut
que chaque escale
émerveille et parvienne
à nous faire oublier
où l'on va
Le temps
passe si vite
Il faut
sauter dedans
Il faut
s'y accrocher
et tenir la cadence
Il faut
que chaque escale
émerveille et parvienne
à nous faire oublier
où l'on va
Et c'est là
tout notre mystère
Nous sommes
à l'intérieur
emplis de mille portes
et certains
les enfoncent
quand d'autres
les entrouvrent
ou encore
y chuchotent
parfois même
les repeignent
Le vent aime
les cheveux
les robes
les tissus oubliés
des cordes à linge
renverser les poubelles
et pousser les mégots
l'herbe mouillée
la fumée
les feuilles
qu'elles soient mortes
ou vivantes
Le vent aime
la pluie
les cils
les arbres
comme les fleurs
la pierre
moins que le bois
les écharpes mal nouées
les plumes et
la poussière
certains nuages
les dos et
les visages
les larmes
les jours qui
n'en finissent jamais
les nuits trop longues
le feu
les cendres
Le vent aime
l'horizon
mais déteste
les murs
S'extraire minutieusement
du lit
qui nous tenait au chaud
sauter
d'un rêve
arpenter
un nuage
plonger
dans un livre
s'écarter
de la ligne
Brûler
d'un souvenir
plus ardent
que le feu