Mort étrange
Ça fait drôle de le voir si petit jouer avec la mort dans son lit. Bientôt il fermera les yeux à double tours et il jettera la clé nulle part. Je lui tiens la main et j'ai l'impression de tenir une aubergine pourrie qui sort du frigo. Elle est froide sa main, glacée, il faudrait plus qu'un gros soleil pour faire monter le mercure. Il ne respire presque plus. Juste un petit filet inaudible troué de part en part qui n'attraperait pas un poisson. Moi j'ai de la chance, je me contente d'avoir peur assis à côté du lit. Il ne me parle plus depuis quelques minutes. Il est vert fluo, comme la pâte flasque qu'on faisait tomber sur les figurines de notre enfance. J'espère que ça ne durera pas longtemps. J'espère qu'il va bientôt immiscer un sourire et s'éteindre à jamais dans le flottement imperceptible des draps. Je me contente d'avoir peur. C'est difficile de regarder mourir un extraterrestre.
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4 commentaires:
oh merde, tu m'as presque fait pleurer comme pour E.T. ...
Pardon, je ne voulais pas :)
"Téléphone maison"
Les p'tits hommes verts, hein, c'est bien ça la feinte ! Le vert, c'est mieux, c'est sûr ! Un beau filtre...
Green power!
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