Tout autour



Tout autour il y a des couleurs passées dans le mixeur du vent. Des animaux microscopiques qui continuent de déconstruire demain en grattant la terre de leurs pattes à peine aiguisées. Il y a des collines clairsemées, des étendues vertes à perte de vue, des longs espaces penchés comme des "i" passés en italique. Tout autour il y a des piaillements d'oiseaux rouillés dont les ailes grinçantes couvrent le bruit. On peut voir les espoirs entrelacés dans les branches comme des barbelés incrustés. Il y a des voix d'hommes et de femmes, aiguës ou graves, perçantes ou lisses, déterminantes ou inutiles, des chants sans mélodie qu'on ne fredonne pas, qu'on se contente de baver dans l'air chaud de l'après-midi.
Des chances, suspendues aux nuages, qui parfois se tranforment en averses de malheurs. Des yeux, des nez, des bouches, d'égout ou de visage, des jambes de bois ou de chair, des bras de fleuve ou de bustes bien apprêtés. Tout autour ça bouge comme les pales d'un hélicoptère dans le beurre du ciel, comme un train avalé par un tunnel glouton. Il y a des pistes, des traces, des pas à suivre qu'on évite, ou dont on se sert comme d'une marelle. Il suffit de cligner des yeux pour tout faire changer, pour déformer les paysages et faire mourir des feuilles, pour voir s'envoler des nuées d'oiseaux ou allumer des myriades de lucioles.
Puis il y a elle. Au milieu. Elle est assise et tout autour la regarde dessiner son nombril sur une énorme page blanche.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Su per be. Le rythme les images ... Et puis moi j'aime quand tu écris long, vraiment !

La Méduse et le Renard a dit…

Merci pour ce compliment. Il faudrait que je fasse un peu de sport pour reprendre à écrire long ;)