Offrande


J'entends des bruits de canettes qui s'entrechoquent, des charges lourdes qu'on jette dans la gueule du monstre. Il fait un bruit atroce, et je l'entends avaler d'un trait ce qu'on lui jette dans le gosier. ça tombe net, ça se brise, ça meurt au fond du trou sans broncher. Des os, du verre, et de la pourriture. Bientôt il n'y a plus rien. Juste le silence et le tumulte modéré de son départ. Dans peu de temps il reviendra. Quand nous lui auront dégueulassé la rue d'offrandes. Le Dieu des camions-poubelle réapparaitra pour nous tirer de notre sommeil et engloutir nos merdes incrustées sur le bord de la route.

2 commentaires:

Aurélia Jarry a dit…

"Des os, du verre, et de la pourriture" -c'est très beau. Votre poubelle est toujours aussi belle... Facile -mais vrai!

La Méduse et le Renard a dit…

Et elle sent toujours aussi fort?