Il faudra faire avec


Le ciel se gonfle d'eau tiède. La peau du sol se hérisse. Les oiseaux picorent ce qu'il reste de ciel bleu, quelques miettes éparses sur les contours des nuages. Les mines figées des gens se découpent dans le tableau graissé d'huile. Tout est en suspend. Des fruits se cassent la gueule des arbres au ralenti. Ça sent comme dans les vieux pots de confiture où un centigramme moisi hiberne depuis plusieurs années. Les arbres sont sous la perfusion des fils électriques. La terre sèche attend quelque chose. Des coups de motoculteur ou de l'eau à profusion. Elle veut en finir, qu'on la lacère ou qu'on l'arrose. Soudain l'orage éclate et des yeux montent au ciel escalader les éclairs. Il flotte de quoi traverser l'averse à la rame. La fin de journée ne sera plus la même. Il faudra faire avec le bruit visqueux des pas dans l'écho de la défaite.

Aucun commentaire: