Les choses sacrées


Un de ces jours où l'on n'entend que le glissement des bêtes. Leurs cris, leurs plaintes, leur mouvance dans le silence de la campagne. Des désirs agrafés à leurs yeux, de nourriture, de proies, de repères dans les labyrinthes d'herbes grillées. Des fuites vers les terriers, des gueules qui referment leurs crocs de prison sur la viande fraîche. Le juste milieu entre silence et vacarme. Rien que la frêle musique des amours et les pulsions difficilement contenues des mâles pour les femelles. Le vent qui fait plus fort. Un vent presque inaudible qui déchire délicatement le calme et tombe avec les cris dans le puits des oreilles. La nature dans ce qu'elle a de plus basique, de plus sacré, de plus grand : les petits vacarmes dans le grand silence. Le jour et la nuit enchaînés.

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