Le premier rayon


Le premier rayon bouillant quitte le soleil. Manque de transpercer un vautour, file droit entre les nuages et vers la plaine où le fauve l'attend. Tout semble s'écarter sur son passage. Le rayon dessine dans sa course les esquisses d'ombres qui bientôt formeront une armée. Et le fauve reste immobile, à attendre que le rayon bouillant le gagne. Qu'il le submerge. Qu'il noie de ses braises un sursis interminable. Le trajet du premier rayon ne dure que quelques millièmes de secondes. Mais à l'instant précis où la nuit est déclarée morte, le rayon plonge dans l’œil du fauve et recommence à y diluer quelques gouttes de rage.

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