Dégât des eaux


Ok
cette fille a déserté
ton cœur depuis
un bon bout de temps
et il ressemble  maintenant
à un chantier à l'abandon
que les corbeaux
les rats de passage
et la nuit
viennent squatter
Mais tu veux que j'te dise
le plus couillon dans tout ça
c'est qu'elle ait oublié de
couper les vannes
de tes yeux en partant

Attendre jusqu'à briller trop fort


Notre impatience clinquante
abandonnée à la sobriété 
du temps qui passe

Toutes les bonnes choses ont une fin


Le dernier rayon de soleil
s'est écrasé sur
le pelage du chat
puis il est mort à petit feu
serré contre mes yeux

Tout au fond de l'après-midi


Il existe tout au fond de l'après-midi, un minuscule moment où l'on ne souhaite rien d'autre que blottir sa fatigue crasseuse contre le pelage du silence. Où la seule alternative à la vitesse écœurante de la vie est une révolte muette à mener les yeux clos près d'une jolie fille ou d'un tronc d'arbre. Alors les petits violons du vent viennent pour l'occasion jouer quelques notes fraîches  entre les rides de nos fronts. Et ces quelques minutes sont un lac dans lequel le corps vient à s'immerger et s'endormir. Seulement, tout au fond de l'après-midi, alors qu'à la surface du lac nous dérivons vers quelques rêves veloutés, voilà soudainement les cris des voisins qui débarquent, comme un car de touristes venus faire du ski nautique à la surface du silence.

Parution - Capharnaüm n°6 - mai 2012


La nouvelle revue des éditions Les Insomniaques
Capharnaüm numéro 6, vient de paraître.
À l'intérieur, "Quelques rumeurs infondées sur Flash Gordon"
et plein d'autres bonnes choses.
Plus d'infos et le sommaire complet ICI.

Lequel des 2 ?


De l'animal ou
de la nuit lequel est
le larbin de l'autre ?

Envole-toi Bobby

Patrick Jennings / Dead dog 2 / Huile sur toile

[...]
Quand la poussière est retombée sur son petit corps inerte de chien, j'ai senti qu'il se passait quelque chose de bizarre.
Papa s'est tapé sur les cuisses et son visage disait « allons bon, il manquait plus que ça ». Moi je n'ai pas pu parler et ma sœur s'est mise à pleurer. Et c'est dingue comme les larmes peuvent sembler minuscules quand vous êtes à vous balader au bord d'une falaise et qu'un chien vous claque dans les mains.
Nous avons tous les trois essayé de secouer Bobby mais ça ne faisait que brasser un peu de poussière et recouvrir ses poils de sable rouge. Ma sœur et moi avons insisté auprès de papa pour mettre Bobby dans le coffre de la voiture et rentrer l'enterrer au fond du jardin. Négatif. Papa a dit que ça ne servait à rien, que Bobby était parti au paradis des chiens.
Alors il a pris Bobby dans ses bras, s'est approché du bord, et l'a jeté du haut de la falaise en murmurant « Maintenant envole-toi, Bobby ». Non seulement Bobby ne s'est pas envolé, mais il s'est écrasé en bas à une vitesse impressionnante. Papa aurait pourtant dû savoir que Bobby ne savait pas voler.
[...]

(Extrait de projet en cours)

Au paradis des poèmes


Cet enfoiré a profité
de mon sommeil pour
se faire la belle
Le poème que j'avais écrit
pour ce matin
est parti faire un tour
dans la machine à laver...

Sur les toits


Regarder les pertes
de haut
tutoyer la cime
d'un mystère
dominer nos peurs
surplomber
les choses
qui nous dépassent

Pas de chagrin inutile


Tes petites peines
tes petites larmes
dans le sable
serviront à construire
des oasis pour 
les fourmis

Changement de cap


Qu'on l'ait
dans le dos
ou de face
le vent
finit toujours
par tourner

Après toi


Juste une histoire
d'entraînement
d'élan
de vitesse
de salto de rêve et
de souplesse
des paupières
Une histoire
de plongeons
au fond de l'obscurité
Chaque nuit est un tremplin
vers l'inconnu

Grand écart


22 heures
devant le PMU
le ciel fait le grand écart
et quelques poivrots
bouches bées
regardent sa culotte

Parution - Charogne n°3 - mai 2012


Charogne n°3 est enfin dispo !
Pour le commander c'est ICI

Au sommaire : 


Merci à tous ceux qui relaieront l'info !

Mille excuses au jour qui se lève


Désolé de ne pas avoir été
au rendez-vous
d'avoir loupé
notre petit rencard rituel
Désolé donc pour tout ça
j'espère que
tu comprendras
Il arrive tout simplement
que l’obscurité des draps
ait plus de charme
que ta lumière

Jamais trop heureux


Juste ce qu'il faut
de pessimisme
Un soupçon de 
mon ombre sur
ton visage ensoleillé

Parution - Chiendents n°11 - mai 2012


Le nouveau numéro de Chiendents, la revue des éditions du Petit Véhicule, vient de paraître. Pour plus d'infos ou pour commander, c'est par ICI.

Se tenir chaud


Au fond de soi
ce tas de bons moments
de sourires
de brindilles d'espoir
et de rêves grillés
ce petit feu
à peine brûlant
allumé tout près
des souvenirs
pour leur tenir chaud
et les faire vivre
encore un peu

Parution - Katapulpe n°12 - mai 2012


Ma nouvelle "La nuit où la mer a disparu" est à lire 
dans le nouveau numéro de Katapulpe, qui vient de sortir.
Pour commander ou en savoir plus , c'est par !

En double


Avant de se quitter
les baisers qu'ils échangent
au coin de la rue
sont comme des images
à collectionner
qu'ils auraient en double

Recette printanière


Jambes nues
marinées au soleil
légèrement dorées
de chaque côté
Au repos
une journée entière
à l'ombre des arbres
à la portée des yeux

Origine des flammes


Chaque feu naît
d'une partouze
entre la vie
et la mort

Qui vole un œuf...

© photo : Anup Shah

On commence par
croquer la vie
on finit par
mordre la poussière

Le réveil et ses potes


Je le maudis lui
sa sonnerie et 
le complot insupportable
de toutes les sonneries
leurs ancêtres et
leur descendance
sa lueur blafarde
son rire strident
de goéland bourré
avachi dans
mon oreille
Pourtant je finis toujours
par lui céder
Nous trouvons
un compromis
J'accepte de me lever
comme je me recoucherais
dans un endroit
moins confortable

Leur petit jeu avec la lumière


Une semaine sur deux
la jour et la nuit
échangent leurs vêtements

Parution - Népenthès n°4 - mai 2012


La revue Népenthès numéro 4 vient de paraître 
avec à l'intérieur un de mes textes : "Faire jouir l'immensité"

Au sommaire : 
Yannick Torlini, Guy Vieilfault, Alexandra Bouge, Vincent, Olivier Le Lohé, Jean-Marie Louton, Jean-Michel Lherbier, Olivier Vallecalle, Odile Gattini, Michel Norguin, Jean Coulombe, Patricia Suescum, Maryvonne Contesse, Rebelle Cohen, Annie Van de Vyver, Cécile Ambert, Jean-Luc Coudray, Jonathan Bougard, Henri Cachau, Kamel Rachedi, Paul Jullien, Emmanuel Pinget, Alexandre Van Buuren, Dusk, Jean Talabot, Cédric Cagnat, Christophe Esnault, Alexandre Denuy, Lionel Fondeville, Marlène Tissot, Muriel Couteau, Guillaume Siaudeau, Aléric de Gans, Aymeric Brun, Jacques Sicard, Sylvain Frezzato, Marianne Desroziers, Antoine Monat, Bernard J. Lherbier. Tristan Corbière, Jules Laforgue, Alfred Jarry, Odilon Redon.

Plus d'infos par ICI

Ruines collantes


Jour après jour
frôler le passé
caresser nos ruines
Parce que
Les souvenirs sont
des chewing-gums
sous la table
du temps

Son plus beau sourire


Va et vient
du soleil
sur l'aube
Émail étincelant
des nuages
L'horizon a sorti
son plus beau sourire
Maintenant
il n'a plus que toi
à se mettre
sous la dent

Attendre ce qui ne vient pas


Ils sont assis
sur le trottoir
Deux ou trois
rayons de soleil
font mine d'exister
Le silence s'est armé
de leurs deux
bouches closes
qu'il brandit
sous la lumière
Les minutes fondent
à leurs pieds
Le temps goutte à goutte
la ligne de l'horizon
est sinusoïdale
et ce qu'ils attendent
semble être en retard
de plusieurs décennies

Succession d'évènements


Milieu de la nuit
un cri mord
le silence
le déchiquette
s'acharne sur
sa carcasse
On frappe à
notre sommeil
Deux de nos rêves
boiteux
prennent la fuite
dans l'obscurité
en se donnant
la main

Faire autrement


Pas  besoin de la mer
pour m'échouer
pas besoin du ciel
pour planer
pas besoin
de fatigue
pour m'allonger
près de toi

Nécrologie - Herman Korovitz


Une p'tite nécro à lire aujourd'hui chez Le Grand Bazart !

Écorce et acier

© photo : Richard B Barron

Au moins autant
de façons
de vivre
que de mourir
Au moins autant
de cœurs
que de couteaux

Parution - Lapsus - Hiver 2012


Le nouveau numéro de Lapsus est tout chaud ! 
À l'intérieur une petite contribution de ma part 
et plein d'autres  belles choses :


Pour consulter le numéro en ligne, c'est par ICI !