Émail diamant


Le jour a les
dents qui brillent
Elles font
des étincelles
au contact
des montagnes
La rosée est
une bonne marque
de dentifrice

En lieu sûr


Nous vivons planqués
quelque part
à égale distance
de nos rêves et
de nos démons

Correspondances


Attendre la nuit
comme un train
et au dernier moment
changer ses billets

Vous pouvez rester


Deux rayons
ont franchi la fenêtre
ont atterri
sur mon lit
Nous sommes désormais
3 sur ce lit
moi et les deux rayons
Je suis
du genre partageur
alors je ne vois
aucun inconvénient
à ce qu'ils restent avec moi
jusqu'à ce soir

Fais-moi confiance


S'il te plait
laisse-moi
ne pas faire

Tenir le coup


Il faut
tenir le coup
on s'accroche
à ce qu'on peut
en ce moment je suis
suspendu à
ton sourire

Forme


Ils sont assis
depuis des heures
à regarder passer
le bon vieux temps
Hey
vise ce souvenir
on dirait
un nuage

Ennui mortel


Le tic-tac
de la pendule
cette mitraillette
qui tire
sur tout ce qui
ne bouge pas

Comme on se retrouve


La grisaille
est de retour
elle a bonne mine
lui n'est pas
du tout surpris
ils ont passé
leurs vacances
au même endroit

Pendant ce temps-là


Près de l'arrêt de bus
en compagnie de
3 mégots gelés
sa question
attend toujours
une réponse

Radar


Les piafs chantent
plus fort
qu'à l'habitude
le bonheur ne doit
plus être très loin

L'un ou l'autre


Ce silence
n'est pas clair
il a bouffé
trop de bruit
À moins
qu'il ne s'agisse
d'un vacarme squelettique

L'annexe


Merci à Armalite pour son retour de lecture sur La dictature des ronces, à lire sur L'annexe !

Chaussure à son pied


C'est une fille
sans surprise
mariée à un type
qui ne fait pas
de cadeaux

Le Matricule des anges - Septembre 2016



Au sommaire du Matricule des anges de ce mois de septembre, avec un billet sur mon roman à paraître début octobre. Merci à l'auteur de cette chronique !

Tournons la page


Allez
n'en parlons plus
Même pas
dans un poème

Dodo


Le vacarme
que la ville dépose
dans le silence
de l'appartement
met du temps
à s'endormir

Hug


Elle l'a serré
dans les yeux
comme on serre
dans les bras

Complexe


Ce poème
est complexé
C'est un peu
de ma faute et
je m'en veux alors
allez-y doucement
avec lui
Il rabâche qu'il a le pied vraiment trop grand

La dent dure


Merci à Mithrowen pour son petit billet bien cool sur Tartes aux pommes et fin du monde, à lire sur La dent dure !

Crise de nerf


Fin de journée
le ciel s'est encore mis
dans un état lamentable
Il ne manque pas d'air
Je ne lui donne pas
dix minutes avant de
se remettre à pleurer