La mort d'un flocon de neige

© photo : Chuck Wendig

Un flocon de neige
s'est écrasé
sur le bout de sa langue
avant qu'elle ne l'achève
d'un bref éclat de rire

Poils de chien et vases en faïence


Il était
impossible de dire
s'ils se regardaient
en chiens de faïence
ou bien
en vases poilus

Jus d'chaussettes



600 chaussettes rapiécées à la main.
Grand merci aux quelques p'tites mains 
qui ont bricolé tout ça !

Les commandes sont possibles ICI.

Déserteur du dimanche


Ils reviennent tous
de la boulangerie
et passent sous
notre fenêtre
l'air grave et
serrant dans leurs mains
des pains comme
des carabines
Je sais que tu aimerais
que j'affronte le froid
et que je me trimballe
dans la rue
avec une arme
comme la leur
au bout de mon bras
Mais ce matin je vois flou
puis il nous reste 
quelques vivres et
je resterai planqué au chaud
au fond de ma tanière
avec toi
un bon bouquin
et mon honneur immaculé
de déserteur
de boulangerie

Parution - Microbe n°74 - novembre 2012


Le 74ème Microbe est à l’impression.
Au sommaire :
Nicolas Brulebois
Jean-Marc Couvé
Guillaume Decourt
Éric Dejaeger
Jean Klépal
Dr. Lichic
Catfish McDaris
Louis Mathoux
Jean-Jacques Nuel
Houdaer - Mon film.jpgJany Pineau
Thomas Pourchayre
Walter Rhulmann
Robert Serrano
Guillaume Siaudeau
Laura Vazquez
Illustrations : Cathy Garcia


Les abonnés le recevront dans quelques jours.
Les abonnés « + » recevront également le 37e mi(ni)crobe signé Frédérick Houdaer : MON FILM. Comme d’habitude, les autres ne recevront rien.
Pour tous renseignements, contactez le Taulier !

L'insomnie est une tromperie


Cette nuit il y avait
déjà quelqu'un
dans les bras
de Morphée

Main de fer et gant de velours


Ce matin est
une insulte
que la nuit a grimé
en mot doux

On fait la course ?


Chronique - Les Chaussettes de l'âme


Une chouette chronique sur Les Chaussettes 
est à lire chez Terre à ciel. Merci à Cécile Guivarch.

Bien trop


C'est une rue bien
trop grande pour
4 ou 5 passants bien
trop étroite pour
tant de rêves bien
trop longue pour
si peu d'entrain bien
trop grise pour
4 ou 5 petits cœurs
sanguinolents

Quand les fruits sont mûrs


Le vieux fixe le gosse
un peu de pus au coin
de chaque paupière
et en attendant que
la pluie cesse
lui murmure
Tu sais petit
le monde est une pomme
qui tombe
et le néant
tend une main
grande ouverte

La dalle


Elle n'est pas
dans son assiette
mais ça n'empêche pas
ce type de
la dévorer du regard

Dans le piège


Son sourire
est un piège
de coton
dont les lèvres
se referment
sur la candeur
des hommes

Privées de dessert


Ici quand le vent
s'égosille
les feuilles mortes filent
dans ma chambre

Comme un glaçon dans l'eau


Un seul orteil
dans la rivière
et mon courage
touche le fond

Serrés dans l'ascenseur


L'insomnie nous apprend
que l'aube est un ascenseur
bloqué entre deux étages

L'ombre d'un poème


Sur les Chaussettes


Je réponds à deux ou trois questions
posées par Maryline Martin : ICI.
Merci à elle.

Agriculture intensive


Le temps laboure
sa peau
et dans ses rides
sème le silence

Strabisme azur


Ce matin le ciel
a les yeux bleus
mais les nuages
qui louchent

Publication - Les Chaussettes de l'âme - octobre 2012 - Éditions H'artpon



Dernière allumette
dernier souffle
ultime combat
Même claquement de dents
que le dernier homme
à poil
au milieu
de la banquise

Les Chaussette de l'âme / Éditions H'artpon
Textes : Guillaume Siaudeau / Illustrations Magali Planès
3 livrets de 12 pages positionnés dans une pochette 
et entourés d’une affiche dépliante réalisée 
sur papier Elementa opaque 50g.
54 poèmes, 15 illustrations originales
Format : 28 x 11 cm
600 ex. numérotés
Prix public : 22 € (+3 euros de frais de port)
ISBN : 978-2-9534-9012-1

Ce nouveau recueil est désormais disponible ICI

C'est ce soir...


Si le cœur vous en dit, passez donc boire un verre (ou plusieurs)...

Noyer le poisson


L'averse qui prend de court
le naufrage des sourires
les toits qui gouttent
les pas qu'on presse
les mains qu'on tire
vers les abris
les espoirs réduits
à ces yeux barbotant
à la surface des caniveaux
Toutes ces inquiétudes fourmillantes
que le ciel s'applique
à lustrer

Take care

© photo : Scott Wyatt

Prendre soin
du silence
bichonner
la solitude
les emmailloter
dans la lumière

Un bout de chemin ensemble


Une heure durant
mes yeux dans les nuages
pour une petite virée
clopin-clopant
parmi les oiseaux noirs
et plus loin leurs chemins
que l'horizon sépare
chacun s'en retournant
vers son ennui

Crâne d'oeuf


Comme un œuf
fraîchement pondu
emmitouflé sous
le doux plumage du néant
tu finiras
la tête dure
et la cervelle
ramollie

Entre deux coups de pioche

© photo : Jeff Whetstone

Entre deux
petites tâches ingrates
il s'est allongé
près de son ombre
dans les herbes hautes
Ses idées flottent
maintenant
dans un silence
saupoudré de lumière
et le soleil acéré
tombant d'aplomb
sur sa nuque
fait une brochette
de ses rêves

Déguisé en con


C'est un petit dimanche
caché au fond 
de la semaine
avec un déguisement
tout gris
pour effrayer
les hommes

Choisir le bon doigt


Il était
à deux doigts
de lui filer
un coup de pouce
puis tout compte fait
a tendu
le majeur

Je porte un toast


À toutes
les petites secondes
kamikazes
planquées au fond
des sales quarts d'heures

Les pions

© photo : Christy Mathewson

Il est tôt
le vent avance ses pions
balade une poignée d'hommes
vers une usine ou un train
souffler n'est pas jouer

Le grand plongeon


Chaque goutte de pluie
cherche la peau d'un cou
pour amortir sa chute
chaque goutte de pluie
rêve secrètement
de devenir
un frisson

L'un dans l'autre


De l'animal blessé
ou de la nuit
lequel est
le refuge
de l'autre ?

Et avec ceci ?


Une tranche de ciel
une tranche de sol
et la lame affûtée
de l'horizon