En fumée


À cheval
sur le silence
la fumée traverse 
mes poumons
ma bouche
mes cheveux
la pièce
l'ennui
ce poème

Un plat qui se mange froid


La vengeance
est un vers
qui déguste
un oiseau

Attendre en bas


Il s'en fait
des montagnes
elle n'est pas
alpiniste

À la cool


Muscles au repos
bras bien calés
sur nos têtes
chair difforme
se prélassant
dans la torpeur
du monde
le ciel enchaîne
petites gorgées
de soleil
et rots
de lumière

À la réception

© photo : Philippe Halsman

À la fin de ce rêve
je tombe de haut
et la réalité
me rattrape

L'insomnie est un cadeau empoisonné


Le sommeil arrive
tout doucement 
dépose
un vieux souvenir
presque effacé
à ressasser 
toute la nuit
puis repart

Le vent tourne


Il y a quelques jours
elle te chiait
dans les bottes
aujourd'hui toute 
la lumière du monde
te lèche
la joue

Avec leurs gros sabots


Ce matin
nos silences
côte à côte
font un sacré
vacarme

Si je peux me permettre


Vas-y doucement
sur les excès
d'optimisme
Un soleil sur deux
s'égare dans 
les nuages

Fin tragique


Son chewing-gum
blasé de buller
dans sa bouche
s'est jeté
sous une semelle

Fausse note


Dans le parc
les oiseaux chantonnent
les abeilles bourdonnent
le ciel fanfaronne
quelques fleurs bourgeonnent
son jogging vert
à pois roses
détonne

Parution - Charogne #4


La 4ème Charogne montre enfin le bout de son bec. Elle sera disponible dès septembre (elle préfère se faire dorer la pilule sur la Côte d'Azur avant de montrer ses jambes). Elle sera dorée au monoï, rôtie au soleil, elle sera bien croustillante et bien juteuse.

Au sommaire : 

Mike Kasprzak
Marlène Tissot
Yve Bressande
Thomas Vinau
Timothée Mathelin
Murièle Modély
Pascal Pratz
Laura Vazquez
Guillaume Siaudeau

Vous pouvez déjà la précommander pour la recevoir dès parution, soit en ligne ICI, soit en remplissant et renvoyant ce bon de commande accompagné d'un chèque de 7 euros chez Asphodèle :


Merci aux auteurs et à ceux qui aident la bête à ramper.

En quarantaine


Son sourire était
si contagieux
qu'on a tous mis
nos soucis
en quarantaine

Je m'occuperai d'arroser


Ce poème est
un terreau
plantez-y
vos yeux

Au boulot !


La nuit rentre
coûte que coûte
par la bouche
par les narines
par tous les trous
elle nous remplit
et ça déborde
elle nous recouvre
elle nous enterre
Le petit matin
laisse faire un peu
appuyé sur sa pelle
un coq chante
puis il se met
à creuser

Débiter le jour


Sens affutés
copeaux de lumière
sciure de rêve

Conseils de lavage


Ils n'ont jamais su
comment faire alors
ils s'aiment
à l'envers
comme un vieux
tee-shirt retourné
et l'étiquette
qui dépasse dit
30% mots doux
70% jurons

Manutention


Il a perdu
son chien
sa femme
un ou deux voisins
Il y a
un peu plus de place
dans son cœur
ça a été le grand ménage
de printemps alors
il en a profité pour
y stocker
toute la haine entassée
au fond de lui
Il a pensé
ça fait du bien
de remettre
un peu d'ordre

Certains soirs je suis une escale


Il me semble parfois
que ton sourire est fatigué
que je ne l'avais pas vu
depuis longtemps
qu'il était parti faire
le tour du monde
et qu'un soir il revient
se poser près de moi
que la moindre des choses
est de lui offrir
le gîte et le couvert
de l'accueillir comme
il se doit
qu'il faut en profiter
car il repartira
sans doute demain

Tout va bien


Merci à Marion Transetti pour la belle chronique que je découvre ce matin sur son blog "Austin tout va bien".

Notre wagon


Le wagon est
presque vide
Juste un enfant qui pleure
une mère qui le calme
moi et ma fatigue
une mouche qui semble
ne pas aimer
rester assise
Nous sommes une fusée
ronde de vacarme
dans les gros bras poilus
de la campagne verte
De l'autre côté de la vitre
Le paysage joue
avec ses ombres
avec nos yeux
Dans mes pensées
la hâte d'être chez moi
erre seule et titubante
et par chance aujourd'hui
le train va plus vite
que mes idées

Avant qu'il ne soit trop tard


Surtout ne pas oublier
qu'un joli rêve arrive
bientôt à sa date
de péremption

Pointillés


Avec application
mes yeux
découpent le ciel
en suivant
les oiseaux

Prix René Fallet


Mon roman "Tartes aux pommes et fin du monde" ayant été sélectionné pour concourir au prix René Fallet, je serai ce samedi 6 et dimanche 7 juin aux 26èmes journées littéraires de Jaligny sur Bresbre (sic).
Si par le plus grand des hasards vous passez dans le coin, passez donc boire un verre !


Bien conservés


Tôt dans la rue
les bouches fument
les dents claquent
quelques sourires
ont des frissons
les sentiments grelottent
les rêves sont cryogénisés
le vent lèche
un glaçon

Faire-part


C'est un grand jour
Jouez hautbois
résonnez musettes
Le poil dans ma main
a fait des petits

Rester dans le peloton


Tout est histoire
de timing
Il te faut suivre 
ton instinct
et attendre
ton heure

Fouilles archéologiques


Intacts
sous la masse
gélatineuse et
informe du ciel
tes yeux

Le tour du nombril


Un beau retour sur mes tartes aux pommes à lire ce matin sur Le Tour du nombril. Merci à Emmanuel Gédouin d'avoir goûté et apprécié la tarte.