Chamailleries


La journée se termine
il est temps de rentrer
Le ciel ne veut
rien promettre
et la lumière hésite
Ils  jouent à cache-cache
dans les nuages
Il sont un peu
comme nous
lorsqu'on ne sait plus trop
pourquoi on se fait la gueule
et que la nuit revient
du cambouis plein les mains
nous réapprendre à dire

Les traces


Ma quiétude n'est que
l'empreinte digitale
de ton sourire

Dans la mauvaise gorge


Se sentir grossier
face à tant de détails
et s'enfoncer
malgré tout
dans ces jours
qui nous avalent
de travers

Sous la lampe


23h. La nuit me claque la porte au nez. Me laisse en chien sous la lampe à discuter avec quelques éclats de lumière. Des petits bruits apeurés se recroquevillent au creux de mon oreille. En marge de l'obscurité notre petit royaume illuminé vacille. Le chat choisit son camp, queue dans la pénombre et tête sur ma cuisse irradiée. La vision manichéenne des fins de soirées avachies. À l'improviste, une petite brise vient nous rejoindre. Bientôt c'est une armée qui grouille autour de ma torpeur. Et cette lampe bornée qui guide notre révolte. Il me reste à trouver le sommeil, en attendant ton doigt sur l'interrupteur.

Plus d'appétit que moi


Un moucheron crevé
au milieu de ma tartine
Ce matin la mort
est gourmande
elle a les yeux
plus gros que mon ventre

Éboueur


Il me dit que
c'est dur
que parfois le ciel
ne lui donne pas envie
d'autre chose
que de sortir
les poubelles

Parution - Contre-Jour n°27 - printemps 2012


Le nouveau numéro de la revue Contre-Jour vient de paraître avec deux ou trois de mes poèmes à l'intérieur.
Au sommaire :
Bronwen Wallace, Sylveline Bourion, Guillaume Siaudeau, Gabrielle Chevarier, Emmanuel Kattan, Anne Martine Parent, Mélodie Houde, Daniel Letendre, Guillaume Lafleur.

Comme dans un western


Il ne voit plus
passer devant chez lui
que des petits nuages
de sable
parfois un chat ou deux
errant parmi la plaine
les flancs cabossés
des ciels en fuite
et tout un tas de choses
aussi appétissantes
qu'une sucette humide
tombée dans la poussière
si bien que la dernière fois
qu'une jolie fille
a frappé à sa porte
il a cru que le soleil
s'était trompé d'adresse

L'orgasme de la nuit


La nuit jouit
d'un cri de chouette
puis s'endort fredonnant
mille gargouillis
de ventres vides

Poème Sale - Maman+moi-papa


Un long poème à lire aujourd'hui 
sur l'excellent site Poème Sale.

Peut-être un début de réponse


Ceux qui ont
toujours le sourire
seraient tout simplement 
passés maîtres dans  l'art
de le faucher
à ceux qui font
toujours la gueule

Publication - Deux poings ouvrez les guillemets - juin 2012


Le 72ème Microbe est à l'impression (infos et sommaire ICI), et il sera accompagné  de mon MI(ni)CROBE "Deux poings ouvrez les guillemets". Les MI(ni)CROBES sont de petits débordements de la revue Microbe. Chaque plaquette propose des textes d'un auteur ayant retenu l'attention de Paul Guiot ou d'Éric Dejaeger. Les exemplaires, tirés à un nombre très limité (une centaine), sont réservés à l'auteur, à un service de presse ciblé et aux lecteurs de Microbe ayant souscrit un abonnement   « plus ». Aucune réédition n'est prévue.

"Chaque jour planter
ses mains dans le bois
comme des encoches
de couteau

Chaque jour
respirer et se battre
comme les chiens pissent
au pied des lampadaires
"

Pour en savoir plus ou vous abonner, allez donc faire un tour chez Éric.
Vous pouvez aussi m'envoyer un p'tit mail...

Pendant que le ciel se démaquille


Une fois de plus
fidèle au poste
à l'heure où la nuit
enlève ses bijoux
et les pose au creux
de notre imagination

La dernière part


Il fait nuit autour
de l'arrêt de bus
Elle est seule et appétissante
comme une dernière part de gâteau
trop petite pour
être partagée
Pas mal de mecs ralentissent
pour la regarder
qui tombent amoureux et rêvent
de la croquer
mais finalement 
vers 23 heures
c'est le bus qui l'avale

Coup de filet

© photo : Guillaume Villeneuve

Quel heureux dénouement
que le vent s'acharnant sur 
un vieux mur en pierre mouillé
dans une affaire douteuse
de culture intensive
de mauvaises herbes

Les silences qu'on enferme pour les protéger


Une soirée à
encercler le silence
de quelques bruits
de quelques pages tournées
de mégots écrasés
et soupirs enfumés
Avec l'aide du chat
fidèle au poste
qui les yeux fermés
et le ventre pourtant rond
dévore sa part de vide
en bord de canapé
Une soirée sur nos gardes
à ériger de minuscules vacarmes
des petites barrières
autour du calme
pour éviter qu'il n'abandonne
notre appartement
pour un autre

FPDV - Les autres


Aujourd'hui, c'est chez FPDV que ça se passe.

Optimisme des lendemains de cuite


Chérie
touche du bois
pose ta main
sur ma gueule

Parution - L'Ampoule n°4 - juin 2012


Le nouveau numéro de la revue des éditions de l'Abat-Jour vient de paraître.

Au sommaire : 
Alain Lasverne, Sébastien Marcheteau, Muriel Friboulet, Christophe Esnault, N.A.G., Robert Lasnier, Christian Attard, Philippe Sarr, Nicolas Gracias, Julien Bielka, Antonella Fiori, Déborah Giard, Marc Séfaris, Cyril Carraz, Clara de Assis, Guillaume Siaudeau, Catherine Bédarida, Gilles Josse, Georgie de Saint-Maur, Pascal Yves Bossman et Marianne Desroziers

Illustrations : Shin, Jacques Cauda, Marray, Julie Garnier, François Robert et Sébastien Lopez

L'Ampoule est une revue numérique et gratuite, et vous pouvez feuilleter et lire ce numéro en vous rendant ICI.

Le matin où c'est arrivé


C'était un matin sombre
Une sorte de soir dégénéré
avec  du rimmel fondu
au coin des yeux
Comme si l'horizon
avait mis
toute la lumière
dans ses valises
puis s'était barré
en courant

Les jours liquides


Elle aime ces journées
de gourmandises liquides
où la pluie est une friandise
pour les bouches d'égout

Le chien-chien à son soleil


S'asseoir un moment
juste sous sa main
Lui être fidèle
Obéir à la chaleur
qui nous tapote
sur l'épaule
en marmonnant
dans ses rayons
"Brave bête"

Sortir de sa tanière


Ce matin c'est
comme si je faisais
une partie de tir à la corde
contre dehors
et qu'il gagnait

Pas le choix dans la date


Il sont assis sur le lit
Ils bavardent avec les yeux
Bientôt ils n'auront
plus rien sur eux
que des lèvres et des mains
Mais voilà que le stress
l'envahit
Il aperçoit le calendrier
sur le mur de la chambre
et se demande soudain si
ce n'est pas aujourd'hui
Il aimerait qu'ils se dépêchent
à ôter leurs sous-vêtements
Qu'ils se précipitent
l'un dans l'autre
sans perdre une minute
Il aimerait avoir le temps
de faire ça
même rapidos
et ils ne devraient pas
traîner comme ça
car il se demande vraiment si
ce n'est pas aujourd'hui
Mais trou noir
impossible de se souvenir
de quel jour parlent
les Mayas

Sur la route du taf (11 degrés - ciel couvert)


Je vais bosser
tu vas bosser
il va bosser
nous allons bosser
vous allez bosser
ils dorment encore

Ces choses qui flottent

© photo : Daniel Charron

Toutes ces choses 
qui flottent
sur les saisons
Un tas de feuilles
une pelletée de neige
un insecte revenu
d'une guerre contre le froid
Et ces jours devenus souples
qui subitement s'étirent 
pour croquer un peu
dans la nuit

Bye bye


Lors des départs
lors des adieux
les yeux sont maladroits
les regards chancelants
essayant de cueillir
les fruits creux de l'horizon
Les yeux ne sont pas faits
pour voir partir les choses
pas plus d'ailleurs
que les mains

Petite gourmande


Savoir qu'elle nous façonne
et saupoudre nos nuits
d'une pincée de rêves
Savoir qu'elle nous dépose
et nous laisse refroidir
à l'ombre de nos cris
Savoir qu'au bout du compte
la mort avale nos vies
et nos souvenirs-chantilly

Parution - Les Cahiers d'Adèle n°9 - juin 2012


Au sommaire : 
Sandra Remski / La mécanique des hommes
Cédric Citharel / Cyborg
Al Denton / Artis facta
Jacques Sicard / Hugo Cabret de Martin Scorsese
Ana Tot / Machina drama
Derek Munn / Réglage
Guillaume Siaudeau / Avant de prendre la route
Patrick Portet / Quanta
Guillaume Decourt / (Poèmes)
Christophe Havot / Projet d’enquête sur une rupture
Elise Blaque / Mécanique du rouge
Marielle Gramm / Borderline
Marion Chombart de Lauwe / Portfolio
Jan Thirion / Mouvement perpétuel
Délia Saule / Le corps est une belle mécanique
Méhril Levisse / Portfolio
Maurice Zytnicki / Transmission
Sébastien Cochelin / Poèmes d’amour
Dead Kennedys / Trust Your Mechanic
Alban de Tournadre / Portfolio
Kim Sacks / La mécanique des foules
Yannick Torlini / Mécanique
Daniel Grenier / Rouler les mécaniques
Nicolas Duval / Fosse temporale
Leroyer Philippe / Plantes chlorophylliennes
Fabrice Marzuolo / La mécanique de la mouche

Lancement du numéro le jeudi 7 juin 2012
Aux Musicophages
7 rue de la bourse, Toulouse
A partir de 19h

Toutes les infos ICI

Erreur d'arbitrage


La pluie crache
au visage de la lumière
des insultes mouillées
qui rebondissent
sur le sol et les hommes
petits spectateurs scrutant le ciel 
d'une moue contestent 
l'arbitrage des nuages

L'Homme Bleu et ses potes




L'Homme Bleu, la Femme à Moustache et Pompom le canard 
ont soutenu, acheté et aimé Charogne n°3, et vous ?

Quelques exemplaires sont encore disponibles...
Vous pouvez les commander ICI.
Merci à tous ceux qui ont déjà adopté une bête !