La gonflette


Poser des questions
soulever des problèmes
tout ça sans ciller
chaque jour se fader
sa petite
gonflette quotidienne

Chaud devant


Il serait temps
pour lui de
prendre sa vie en main
mais sa vie brûle et
il préfère prendre
des gants mais
elle brûle toujours alors
il la laisse refroidir
un petit peu

Jamais

© photo : James Bloomfield

Nos yeux s'attardent
sur ce paysage
que la lumière
a dévasté
Il est temps de rentrer et
nos yeux engrangent
poussière et particules brillantes
Il est temps de rentrer
il nous faudrait partir
nos yeux s'engluent
dans ce qui brille
Parce que les yeux s'habituent
toujours a l'obscurité
jamais
à la lumière

Contre la routine


Chaque matin
se réveiller comme
on s'endormirait
autre part

Dans la dentelle

© photo : Lace Fence

Plongés dans
une obscurité approximative
ses battements de cils
cisèlent le silence
font d'un instant inutile
de la dentelle

Les armures


Au plus profond
de l'ennui
là où le temps
n'arrondit plus
les angles
les soupirs
servent d'armures

Du bon voyeurisme


Colle ton œil
sur le trou de l'aube
regarde le monde qui
se déshabille

Revue Paysages Écrits n°19


"Inutile de vous dire que l’histoire dans ce livre compte à peine, même si elle est très importante pour le narrateur ou bien qu’elle arrive (ou peut arriver) à chacun d’entre nous tous les jours.
Un zeugme pour le titre : « Tartes aux pommes et fin du monde ». Un même goût derrière les deux. Le même plaisir : de savourer les deux. Nous avons, dès le début, l’impression forte de l’ironie, du jeu (de mots).
Quelques pages déjà lues, et une impression s’impose : celle du jeu est renforcée, mais d’un jeu… nouveau, tout en étant très familier. Je m’explique : le jeu de MIKADO, où, après avoir jeté les baguettes, il faut les enlever une à une, sans toucher les autres. Adresse, attention et concentration sont de rigueur. Et ma lecture a vu dans ces pages, plutôt dans ces chapitres, de telles baguettes, mais, contrairement au jeu classique, où nous nous retrouvons déjà devant le tas des baguettes avant de commencer à les retirer, nous assistons au processus inverse : celui de poser, sans toucher les autres, chacune des baguettes / chapitres, pour qu’on se retrouve seulement à la fin avec le tas de baguettes enchevêtrées. (Nous suivons sa construction, même si nous avons dès le début tout le livre – tas de baguettes ! – entre les mains). Ce tas aéré, donc, a été obtenu par le rajout attentif, minutieux et prouvant beaucoup d’adresse, pour que le tas final ne s’effondre pas.
Et comme tout jeu littéraire, il est gratuit, et il n’a qu’un seul gagnant : le lecteur."

[...]

La fin de ce retour de lecture de Sanda Voïca est à lire dans le numéro 19 de la revue Paysages Écrits.

La compagnie s'excuse pour le retard


Certains jours
ressemblent à
des aéroports en grève
Aujourd'hui
peu importe
je n'avais nulle part
où aller

Librairie des Volcans


Ce samedi 19 octobre, je serai à la librairie des Volcans, à Clermont-Ferrand, à partir de 15h pour signer des Tartes aux pommes. Si le cœur vous en dit...

Librairie des volcans
80 Bvd François Mitterrand
63000 Clermont-Ferrand

Tom Sawyer's rules


Les mainsdans les poches
à l'abri
du travail

Plouf


Ils ont replongé
dans leur passé
sans maillots de bain

Quand son souffle devient mes yeux


C'est l'heure où
je me retrouve seul
l'heure où
le sommeil a vaincu
tous les autres 
Alors je me laisse 
guider par le fil 
de sa respiration
pour traverser la nuit

Galerie Losange


C'est une petite colline avec
seulement deux ou trois arbres
où l'on vient poser
notre cul
entre deux petites routines
Elle dit qu'ici
le temps passe moins vite
mais je ne la crois
qu'à moitié
Y a qu'à regarder comment
les oiseaux filent
à toute allure comment
les insectes battent démesurément
des ailes comment
l'eau coule excessivement vite
dans le petit ruisseau tout en bas
Y a qu'à regarder comment
le temps prend nos silences
nos sourires
par la main
(comme des gamins en pleurs
qu'on emmène à l'école)
pour les traîner fissa
jusqu'à la nuit tombée

Poème qui accompagne l'un des tableaux de l'exposition célébrant les 15 ans de la galerie Losange à Grenoble. L'exposition se tient du 14 octobre au 14 décembre 2013.

Parce que vous vous y sentiriez bien


J'aimerais que
vous voyiez ce poème
comme un poème
à emporter
que vous auriez
finalement décidé
de consommer
sur place

Au bal des poupons


Un grand merci à Séverine Castelant, qui me fait l'honneur d'une belle chronique sur son nouveau blog, Le bal des poupons à corps souple. C'est à lire ICI.

Une autre chronique également à lire ICI, merci à son auteur.

Même avec du flair


Chien 
au volant
mort
au tournant

Papa ?


...
Nous sommes remontés vers chez Brad et le sentier qui longeait la falaise était magnifique. Un gosse était assis près du bord, qui balançait sa tête de gauche à droite en prononçant «papa ?»
Brad s’est approché de mon oreille.
- Son père est mort en mer l’année dernière. Tous les jours en rentrant de l’école le môme s’assoit ici pour l’attendre. Le môme est aveugle et dès qu’une mouette se pose sur le sol dans un rayon de 20 mètres il croit que son père est de retour. Triste.
J’ai regardé le gamin intrigué.
- Tiens regarde, m’a dit Brad.
Nous nous sommes arrêtés, il a ramassé une pierre et l’a jetée à quelques mètres du petit. Le gosse à tourné la tête en direction de l’impact avant de prononcer un énième «papa ?»
- Pauvre gosse, j’ai dit.
Le môme a relancé un «papa ?» dans ma direction. Nous étions arrivés dans la zone des 20 mètres où chacun de nos mouvements, de nos respirations, et de nos mots, étaient susceptibles d’être ceux de son père.
- On ferait mieux de filer a dit Brad.
«Papa ?»
...

[Extrait de projet en cours ]

L'ombre de l'autre


Il en était à
se demander
qui de la mort
ou de la vie
était l'ombre
de l'autre

Librairie Paillet


Merci à Jérome de la librairie Paillet à Grenoble, 
pour son coup de cœur dans le Dauphiné Libéré.

Garde-à-vous


Cette semaine
ressemble à
une série de jours
au garde-à-vous
Le temps passe et
inspecte
leur tenue et
leurs armes
Les deux derniers
se retiennent
d'éclater de rire

Le premier


C'est une petite
salle d'attente où
tout le monde tire
la gueule
Je me demande
bien pourquoi
Fort à parier que
le premier qui rira
aura une tapette

À ne pas mettre le nez dehors


Sur cette photo
on pourrait confondre
ses yeux avec le ciel
Ce jour-là
il faisait vraiment
un temps de chien

Trinita


Terence Hill
n'a pas pris une ride
Je l'ai vu hier soir s'enfiler
une pleine gamelle de haricots
envoyer deux trois baffes
à des canailles de passage
et se mettre dans la poche
les deux plus belles filles
du village mormon
Avant de m'endormir
je me suis demandé
ce qu'il était devenu
si aujourd'hui encore
on continuait à l'appeler
Trinita

Message aux auvergnats (et aux autres)


Demain, samedi 5 octobre, et dimanche, je serai
Si vous n'avez rien de prévu, passez donc boire un verre...

Nouvel arrivage


Un nouveau retour de lecture ICI, merci à Clara et ses mots !

Au milieu des débris


La brume donne 
l'impression que le ciel
s'est effondré
tôt ce matin
il évolue lentement
sous les décombres
Quelques survivants s'agglutinent
sous les lampadaires
sur le chemin du turbin
 parmi ces débris vaporeux
il reste à son imaginaire à
tout reconstruire

Compote

© photo : Nathalya Molina

Comme des fruits sauvages
nous poussons
nous tomberons
nous pourrirons
Il nous reste
à choisir
dans quel champ

Y a des jours comme ça

© photo : Drew Coffman

Les paroles
s'étiolent
les écrits
pestent