La trotteuse


L'aiguille
qui ne pique
que la curiosité

Sa fortune


Au fond
de la nuit
quelques sourires
brillent encore
L'aube recompte
ses économies

Fausse joie


Il existe
un monde où
Ah non...

La fuite à portée de main


L'horizon s'évade
en se regardant
le nombril

Récits de paysages - La Cause littéraire


Quelques bons mots de Benoît Artige à propos du livre collectif "Récits de paysages", recueil de textes autour des superbes œuvres de l'ami Jeremy Liron, publié chez Nuit Myrtide. C'est à lire sur La Cause littéraire.

Récits de paysages
ouvrage collectif autour de tableaux de Jérémy Liron
éditions Nuit Myrtide, avril 2014
96 pages
20 €

Ohohoh


Longtemps
il a pris
son rire
pour l’onomatopée
de la lumière

Du côté de la folie


Il démêle
le vrai du faux
et s'aperçoit
que c'est
la même corde

Dernière sommation


Main dans
la main
personne
ne bouge

Auto-stop


La lumière
fait du stop
parfois
le temps s'arrête

Recyclage


Le boxeur
raccroche ses gants
le poète
s'en fait
des moufles

Hibernation


Ne me
pince pas
je rêve

Va te laver


Le ciel est gris
mais il fait beau
sous la douche

Marteaux


Ça ne vaut pas
un clou
ça s'enfonce
quand même

Avec ce qu'on a sous la main


Ce poème
sentira un peu
le poisson et
la viande avariée
Ce matin j'ai dû
nourrir l'imaginaire
avec les croquettes
du chat

Une bonne moyenne


Il évalue son moral
au nombre de pigeons
posés sur le fil électrique
multiplié par
la température extérieure
mesurée à l'ombre
entre deux bourrasques
Le résultat obtenu
est enfin divisé par
le nombre de passants
traversant sa rue
entre 7h et 8h30
pour se rendre au turbin
Aujourd'hui son moral
est de 4,5
mais si vous le voulez bien
nous arrondirons 
à 5

Guichet fermé


Jamais vu
autant de soupirs
que dans ce
couloir d'hôpital
on se croirait à
une inauguration 
de l'ennui

Il était une fois


Nos vies sont des
petites histoires
avant d'aller dormir

Massacre au salon de coiffure


Papier
caillou
ciseaux
demande
la coiffeuse

Autant que refaire se peut


S'effondrer
se reconstruire
un peu plus grand
mieux exposé
changer la couleur
de ses murs

Panier de foutaises


Entre deux sifflotements
le jour
bave au coin
des lèvres
et terre humide
plein les pompes
affute ses rayons et
remplit son panier
de douces futilités

Bonne excuse


Une fois de plus
le courage n'est pas
au rendez-vous
j'espère qu'il a
une bonne excuse

Dormir debout


Avec l'espoir
pour couverture
dos au mur
se rendormir

Derrière les barreaux


Derrière ses dents
un mot doux
en prison