
Plus aucun bruit. Comme avant le début d'un feu d'artifice. Le moment est venu de croire en quelque chose. Les branches des arbres aimeraient se toucher mais obéissent à l'absence du vent. Des milliards d'hommes et de femmes attendent dans les champs humides, sur les montagnes rocailleuses, dans les ruisseaux vivants qui ne servent déjà plus à rien. Des milliards de coeurs battent à l'unisson. Poum poum poum poum. Des larmes. Des sanglots de nostalgie qui copulent avec la rosée du matin. De temps à autre, un animal crie, pour sortir les oreilles du coma. C'était bien, ici. La semaine dernière on dansait encore, on buvait, on faisait l'amour, et on se foutait de ce matin frileux qui sera le dernier. Les mains moites se crispent soudain, l'heure est aux abandons.
Seul dans son bureau métallique, enfoncé dans un fauteuil de cuir fripé, il dirige son doigt vers le dénouement. Puis, après avoir cligné une dernière fois des yeux, le plus grand meurtrier qu'on n'aie jamais connu appuie enfin sur le bouton rouge.
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