Riens engloutis



Il s'est levé en sursaut, il est sorti de sa maison en courant, il a imprimé dans ses rétines un maximum d'images à la seconde. La vitesse a scotché sur son pyjama des feuilles décédées, en phase de décomposition. Il a tourné la tête dans tous les sens, il voulait juste profiter, pêcher des rêves dans les lacs cristallisés, décrocher des faucons du fond bleu, les coller dans les arbres, courir pour ne pas perdre de temps, puisqu'à coup sûr dans un siècle il ferait partie de ces choses froides qui deviennent des riens engloutis, recouverts de plusieurs couches successives de merde, de végétaux, de terre, et de souvenirs figés.

4 commentaires:

Ben a dit…

Il me fait penser aux voyages organisés : vite on regarde à droite, hop à gauche ! droite ! gauche... droite ! ville suivante !


Sauf que lui : il est tout seul...

La Méduse et le Renard a dit…

Oui, ta conclusion est très juste. Mais c'est plutôt un voyage désorganisé qu'il fait à cent à l'heure!

croukougnouche a dit…

La vie , c'est maintenant!

La Méduse et le Renard a dit…

Yeah!