J'espère que ça n'arrivera pas


Les rues seront pour la plupart désertes. Des westerns à l'eau de rose sans les roses ni les femmes. Les vautours auront remplacé sur les fils électriques les moineaux, et piailleront avec l'écho de leurs petits estomacs vides. Les hommes construirons des ruines avec des plantes et des pierres mortes. Les mains seront noires, du pétrole avec des doigts, des avant-bras de nuit flottant sur les sentiers. Il ne faudra plus dire merci, il faudra prendre, il faudra utiliser ses enfants comme appâts pour s'endormir repu. Les bonheurs seront des éclats de tristesse,  des monstres dans des cavernes. Il y aura du brouillard, beaucoup de brouillard, du brouillard à n'en plus finir qu'on pourra confondre avec le ciel. Il y aura plus d'animaux que d'hommes, des hommes devenus des animaux, des hommes allongés sur la terre et d'autres plus bas encore. Les odeurs seront endormies dans les souvenirs, remplacées au pied levé par d'étranges effluves. Les jours seront des nuits, les nuits seront des siècles, on parlera d'éternité un sourire au coin des lèvres.

4 commentaires:

Anonyme a dit…

seule notre fin restera ... inéluctable.
Beau, fort.

La Méduse et le Renard a dit…

Merci Kouki, beau commentaire

Virginie H a dit…

Atmosphère qui me fait penser à "The road" de McCarthy...

La Méduse et le Renard a dit…

Jamais lu...