La mer jaune


Dans son verre
est une mer qui se déchaîne
et ses lèvres-siphon
écopent comme elles peuvent
Flux et reflux de whisky
les vagues ocres
qui l'énervent puis
le calment
Bientôt l'équilibre
se perd dans les recoins
de la pièce
Et sa vision qui tangue
comme les coquilles de noix
qu'enfant il jetait à l'eau
Il n'a jamais eu le pied marin
ni le vent dans le dos
pourtant il a rarement navigué autant
que depuis que son verre
chaque matin
accepte d'être le copilote
de sa croisière sans retour

2 commentaires:

Frederique a dit…

Comme quoi faut pas être marin pour tirer une bordée par temps de mousson, l'amertume se boit jusqu'à la lie, la barge tangue, trop lourde à manoeuvrer parfois.

La Méduse et le Renard a dit…

Exactement Frédérique, jusque sur les minuscules mers, il y a des marins.