Seuls les lions résistent au vent


Il fait presque chaud. Pas assez pour un tee-shirt mais trop pour un manteau. Le vent frais qui souffle depuis plusieurs jours a déjà ébouriffé plusieurs hectares de cheveux et fait cligner une bonne tripotée de paupières. Il est assis seul dans le vent et ne regarde rien. Parce que ne rien regarder c'est tout voir. Depuis le jardin il voit la maison vide. Il voit son absence déguisée en mauvaises herbes. Il ne veut pas y croire. Parce que ne pas y croire c'est être sûr de ce qu'on avance. Pourtant il sait bien qu'elle a claqué la porte et qu'elle est partie avec une valise dans chaque main. Mais il préfère mettre ça sur le compte du vent. Alors il reste assis là, persuadé que le vent est coupable, persuadé que le vent est assez fort pour emporter une fille aussi légère qu'elle.

3 commentaires:

Anonyme a dit…

/et si elle n'avait été que rêvée/
C.

Antoine Maine a dit…

Et le vent si léger soudain devient tourmente.
Merci pour ce beau texte.

La Méduse et le Renard a dit…

Merci à vous Antoine, et au plaisir