Les sauvetages


Il y a un truc qui cloche. Sûr. Les arbres se laissent pourrir et les ouvriers se frottent les mains. Comme s'ils se les lavaient avec du vent glacé. La dernière fois qu'un bourgeon excentrique a pointé le bout de son nez, un merle s'est occupé de son cas. Ce devaient être le dernier merle et le dernier bourgeon. Les batailles sont loyales lorsque deux bons derniers se battent pour le titre et qu'il n'y a plus personne pour les encourager. Impossible de prédire combien de temps tout cela durera. Une, deux, trois saisons peut-être. Le temps que tout s'enraie bien comme il faut et que la neige devienne mélasse. Et que la mélasse prenne feu. Et qu'elle réchauffe les yeux. Parce rien n'est plus apaisant qu'une sécheresse oculaire. Tant que les nuits s’entêteront à déconstruire la lumière, je veux que tes sourires continuent leurs sauvetages.

2 commentaires:

C comme Corinne a dit…

Je ne sais pas quoi faire de ces mots. Je vois les images et ils dansotent derrière mes yeux.
Peut-être est-ce que la sécheresse oculaire m'est inconnue. Je pleure comme je ris, comme je vis.

Très beau texte, touchant. Enfin il me touche terriblement.

La Méduse et le Renard a dit…

Faites-en ce que vous voulez, en tous les cas, merci pour les vôtres, de mots ;)