« Il arrive qu’on achète un livre sur un malentendu. Par exemple, quand j’ai acquis maudire le béton, de Guillaume Siaudeau (nuit myrtide éditions, 2017), je pensais tout bonnement me repaître d’un texte militant conspuant la surexploitation du sable de rivière. La couverture, avec son dessin évoquant une cimenterie, et une page ouverte au hasard semblaient le confirmer :
« Tu te souviendras du jour
où je t’ai dit
que pour apprivoiser le désert
il faut
apprendre à maudire
le béton »
Et puis non. Je veux dire, et puis non, mais si quand même. maudire le béton dépeint, au futur, un univers transformé en désert aride, « Il fera chaud/comme mille brasiers », « Il n’y aura plus/de saisons/la chaleur se revêtira comme/un long manteau […] », si ce n’est hostile : « Il y aura des coyotes/des vautours coriaces », « Les tempêtes de sable/nous transformeront/en lézards jaunes ». Ce monde à venir a l’allure d’un monde d’après ; pourtant, contre toute attente, l’annonce ne se fait à aucun moment sombre ou désespérée. Tour de force : cette projection, comme les parfums de Baudelaire dans les Correspondances, a la fraîcheur des chairs d’enfants, et des sons clairs se diffusent au gré des pages. […] »
La suite est à lire sur le site de la revue Décharge, ICI.
Un grand merci à Florence Saint-Roch pour sa belle chronique sur mon "Maudire le béton", paru il y a quelques années chez Nuit Myrtide.

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